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A pied

 

« A pied » dans la Bible

 

Devant l’abondance du mot « marche » dans la Bible, au sens souvent figuré, et à cause du fait qu’à l’époque biblique « marcher » était une manière assez générale d’« aller », sans référence explicite à la démarche pédestre, il pourrait sembler judicieux de cibler notre thème en partant des références explicites à « à pied ».

Partant de la Concordance du Nouveau Testament des éditions du Cerf on sera surpris de ne trouver qu’une fois cette mention, en Mt 14,13 (et le parallèle Mc 6,33), pour noter l’opposition entre les foules qui contournent le lac à pied pendant que Jésus traverse en barque…

            Dans une Cyber-approche, rechercher « à pied » donne outre les références précédentes, seize références dans l’Ancien Testament, regroupant trois thèmes intéressants :

-traverser à pied sec, élément-clé de l’Exode (Ex 14,16 ; 14,22 ; 14,29 ; 15,19 ; Jos 4,22 ; Né 9,11 ; Ps 66,6), mais aussi pour Elie (2R 2,8) ou Isaïe (Is 11,15), et souci de biens des randonneurs qui oblige parfois à de longs détours, ou à rebrousser chemin. Lorsqu’on n’est pas Moïse ou Elie, on apprend devant l’obstacle de l’eau l’humilité topographique, un certain respect de la création tel qu’il nous est donné de nous y confronter en grandeur réelle, quand bien même la carte, cette réduction de la réalité à notre échelle, ou l’intuition du raccourci, nous porteraient à vouloir négliger l’obstacle !

-passer à pied’ à travers une propriété (Dt 2,28 ; Nb 20,19), obstacle aussi parfois, qu’il convient de traiter avec ménagement, que le maître des lieux soit un roi belliqueux ou le chien de l’alpage…

- on voit enfin des rois ‘fuir à pied’ (Jg 4,15-17), ‘sortir à pied’ (2S 15,16-17) ou des princes ‘aller à pied’ (Qo 10,7), des prêtres ‘marcher nu-pieds’ (Jb 12,19) : humiliation pour les plus grands, humilité pour les autres, de ce moyen de déplacement, le seul qui soit donné (sauf handicap) à tout homme.

Notons que les références du NT (Mt 14,13p, et dans certaines traductions Ac 20,13 où les compagnons qui ont traversé la Méditerranée en bateau doivent attendre Paul qui a fait la route « à pied ») intègrent à la fois les idées de l’eau-obstacle, et de la pauvreté du marcheur, qui n’a pas les moyens d’utiliser barque, cheval ou aujourd’hui voiture ou avion. La marche reste aujourd’hui, pour la grande majorité de la population mondiale, une humble nécessité.

 

 

Traces de pieds

 

Des pieds c’est fait pour marcher :

            Le thème du pied apparaît encore sous des formes différentes dans la Bible. Il y est immanquablement associé à la marche : les auteurs ironisent volontiers sur ces idoles païennes qui ont des pieds et ne marchent pas (Sg 15,15 ; Jr 10,5 ; Ap 9,20) !

            Par contre la Bible vante la beauté des pieds du marcheur de Dieu (Ct 7,1 ; Is 52,7 repris en Rm 10,15).

 

Quelles chaussures de marche choisir ?

            Vient aussi la question de ce que l’on met aux pieds pour marcher. La Bible est très loin des catalogues Decathlon ou Mammut bourrés de pubs techniques destinées à vendre du confort ou de l’illusion de confort. La chaussure de trekking par excellence est la sandale (Ex 12,11 ; Jos 9,5 ; Jos 9,13 ; Is 5,27 ; Is 20,2 ; Mt 10,10 ; Mc 6,9 ; Lc 10,4 et 22,35 ; Ac 12,8). On y voit aussi que le reste de la tenue de marche est tout aussi sobre: on y parle peu des vêtements, une tunique ceinte à la taille essentiellement, ou un simple sac en guise de pénitence, un pagne de peau et une pelisse pour les prophètes (2R 1,8 ; Za 13,4 ; Mt 3,4) ; une besace en guise de sac à dos ; et l’inévitable bâton de marche qui revient maintenant à la mode.

Question marque, il est clair que la sandale de l’Exode est imbattable ! Testé et éprouvé : 40 ans de marche avec la même paire increvable, et sans se faire la moindre ampoule (Dt 8,4 ; Dt 29,4 ; Né 9,21) ! Voilà qui défie les meilleures publicités de vêtements de marque pour trekkeurs ! Tout modèle biblique reste de toute façon hautement performant : le seul cas mentionné d’équipements usés est lié à une ruse et non à la marche (Jos 9,3-13).

 

Se laver les pieds :

            Il est évident, pour qui aura marché en sandales en Terre Sainte, ou même fait une simple ballade en chaussures de marche confortables, que çà ne sent pas la rose à la fin de la journée ! Les pèlerins savent que tremper ses pieds fourbus dans la rivière est un bonheur difficilement exprimable…, mais attention à ne pas se faire mordre (Tb 6,3) !

Laver les pieds du visiteur est alors un signe clair d’hospitalité au même titre qu’offrir à boire ou manger: Gn 18,4 ; Gn 19,2 ; Gn 24,32 ; Gn 43,24 ; Jg 19,21 ; 2S 11,8. A tel point que cela deviendra un signe de service (1S 25,41), d’amour (Ct 5,3), de piété (1Tm 5,10) et même un rituel religieux : Ex 30,17-21 ; Ex 40,30-32.

C’est sans doute dans l’ensemble de ces perspectives concrètes qu’il faut relire l’épisode de Jésus lavant les pieds de ses disciples pour en faire un signe fort : le sacrement du frère (Jn 13,4-14).

 

Regarder où l’on met les pieds

 

Attention aux bestioles :

            Particulièrement en sandales, il est bon de regarder où l’on met les pieds ! Le marcheur peut craindre (outre le gag précédent du poisson qui vous mord le gros orteil : Tb 6,3), en Terre Sainte en particulier, de marcher sur une vipère (Ps 91,13) ou de rencontrer serpents et scorpions (Dt 8,15 ; Lc 10,19). Dieu aide le juste à passer outre le danger, mais il l’invite aussi à ne pas le mettre au défi !

 

Attention à ne pas trébucher :

            Mais c’est surtout la peur du faux pas qui est une inquiétude omniprésente dans la Bible (on la mentionne 47 fois) ! C’est dire l’expérience qu’ont dû en faire les marcheurs de l’époque ! Elle est parfois associée aux peurs de l’obscurité. On la trouve essentiellement dans la littérature de sagesse (Ps 17,5 ; Ps 116,8 ; Pr 4,11-12 ; Si 32,20…). L’image du Ps 91,11-12 est reprise par Satan dans ses tentations de Jésus au désert : Mt 4,6 ; Lc 4,11. Mais Jésus se place au-delà de ce discours récupéré !

Le « pied qui bronche » est aussi une jolie image du risque de trébucher, par fatigue sans doute (Ps 73,2 ; Ps 121,3).

Les Prophètes aussi voient dans le fait de ne pas trébucher un gage divin (Jr 18,15 ; Jr 31,9 ; Os 14,9…) : Dieu est le soutien et la maturité du marcheur (Is 40,29-41) et lui donne l’agilité du gibier de montagne (Ps 18,34 ; Is 63,13-14 ; Ha 3,19) !

Après une chute ou un enlisement éventuel, Dieu est celui qui redresse et affermit la marche : Ps 37,23-24 ; Ps 40,3 ; Ps 145,14. L’homme qui est tombé ne doit pas rester paralysé sur sa peur, Dieu l’aide à mieux repartir !